La chapelle

Notre-Dame-du-Rhône

 

Église paroissiale fondée dans la première moitié du VIe s. par l'évêque Venance qui y est enterré en 544 (on découvrit en 1735 dans le terrain du monastère un fragment de tablette en marbre, aujourd'hui disparu, qui passait pour être l'épitaphe de cet évêque). À la fin du VIIe s., installation d'un couvent de bénédictines, détruit par les Sarrasins en 727 : les religieuses s'enfuient en emportant les reliques de saint Venance qu'elles transfèrent à Soyons (Ardèche). On ignore à quelle date l'église paroissiale, mentionnée au XIlle s., est relevée et sans doute déplacée au nord-est . Église à nouveau ruinée en 1567 lors des guerres de Religion; réparation des chapelles au début du XVIIe s. : la chapelle Saint-Clair, à droite de l'autel, est restaurée vers 1616, par Diane Durranc et le chanoine Jacques Régis; la chapelle des Onze Mille Vierges, à gauche de l'autel, en 1624, par Jean de Noailhes, docteur en droit. 13 novembre 1624, délibérations consulaire et capitulaire autorisant les religieuses dominicaines de Sainte-Catherine-de-Sienne à fonder un monastère à Notre-Dame-du-Rhône. Début des travaux en janvier 1625; dans les fondations de l'ancienne église, découverte de nombreux tombeaux que de Banne considère comme des sépultures ariennes, et dont les pierres sont remployées dans la nouvelle construction. 29 octobre 1625, bénédiction du couvent. L'église est alors partiellement enterrée, et de ce fait fort humide. En 1732, sur les conseils de l'évêque, les religieuses profitent de la présence à Viviers des architectes et maçons du palais épiscopal pour faire des transformations et reconstruire leur église. Les travaux sont dirigés par l'entrepreneur Claude Projet. Le 30 juin 1734, pose de la première pierre du nouvel édifice construit en dehors de la clôture du couvent; l'église est consacrée le 11 octobre 1739. L'ancienne église est intégrée aux bâtiments conventuels. L'ensemble des travaux est achevé en 1743. Saisi comme bien national à la Révolution, l'édifice connaît plusieurs affectations au cours du XIXe s. . l'église, magasin à fourrage, puis fabrique de carrelages, sert actuellement d'entrepôt; les bâtiments conventuels, d'abord utilisés comme prison, sont profondément remaniés et transformés en école.
L'église Notre-Dame-du-Rhône s'apparente aux églises Saint-Jacques de Tarascon et Notre-Dame-des-Pommiers de Beaucaire, attribuées avec certitude à J.-B. Franque : parti de façade, élévations et décor intérieurs. Bien que les archives du monastère ne mentionnent jamais son nom, il est cependant probable que les plans soient de cet architecte : la stéréotomie de la voûte à arêtes doubles du choeur des religieuses, celle de la voûte en arc de cloître à lunettes de l'église sont bien dans la manière de cet artiste. On peut penser que François II Franque, qui, en 1767, cite l'église parmi les édifices qu'il a réalisés, a été, ici comme à l'évêché, associé à son père.

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